Encourager mon jeune à demander de l’aide
Devant un problème ou une inquiétude, les enfants ont le réflexe de se tourner vers leurs parents. Mais en vieillissant, viennent l’indépendance et l’autonomie! À l’adolescence, le jeune tentera donc de développer ses propres stratégies et ira chercher de l’aide en dehors de la cellule familiale. Cela ne veut pas dire qu’il ou elle a tous les outils pour faire face aux difficultés. Bien au contraire, ils et elles ont encore tant à apprendre! Voici quelques conseils liés à la demande d’aide dont vous pouvez discuter avec votre jeune.
Démontrez votre ouverture
Afin de prévenir et d’informer votre jeune que vous êtes là en cas de besoin, vous pouvez utiliser quelques prétextes pour lui signifier votre disponibilité: par exemple, lorsque vous sentez que son moral change, que vous percevez qu’il vit des évènements ou des émotions difficiles, vous pouvez lui dire que vous le remarquez et que vous êtes là en cas de besoin d’aide ou pour parler, simplement. Vous pouvez également utiliser des évènements à l’extérieur de sa vie pour en parler (par exemple: «si tu vivais une peine d’amour comme ton amie vit en ce moment, je voudrais que tu saches que je suis là pour toi!»). Toutefois, faites preuve de patience! Si votre jeune ne vous parle pas maintenant, il le fera peut-être quand il se sentira prêt!
Écoutez, accueillez et reflétez les émotions
Cela peut sembler banal, mais c’est au contraire la chose la plus importante avant de proposer tout conseil ou toute solution. Les jeunes qui vivent des difficultés et qui décident de demander de l’aide à leurs parents ont besoin de se sentir écoutés et accueillis. Ils ont également besoin de sentir le non-jugement de leur situation pour faciliter leur aisance à s’ouvrir. Prenez donc le temps de les entendre, laissez les questions de côté pour l’instant et les conseils viendront dans un deuxième ou un troisième temps! Pour être dans une posture d’écoute favorable:
- Utilisez des formulations toutes simples comme «Je suis contente que tu m’en parles, veux-tu m’en dire plus? Je suis là pour toi et pour t’écouter.»
- Laissez votre jeune s’exprimer, normaliser ses émotions: «Je te comprends de te sentir triste pour ça, ou tu as raison d’être déçu…»
- Prenez le temps d’écouter activement et de laisser la place aux émotions du jeune pour que la discussion soit plus productive par la suite, si votre jeune sent que vous vous y intéressez vraiment et que vous avez pris le temps de comprendre comment il vivait la situation ou percevait son problème.
Félicitez et valorisez
Félicitez et remerciez votre jeune de sa confiance quand il vous demande de l’aide directement, puis invitez-le à revenir vous en parler au besoin. Il est également possible de faire un suivi quelques jours plus tard, simplement en demandant si votre discussion ou vos conseils l’ont aidé, et s’il a besoin d’autres informations ou que vous l’aidiez à chercher ailleurs.
Rassurez votre jeune sur la notion de confidentialité
Certains enfants et ados peuvent être sensibles et éprouver du stress à l’idée que leurs inquiétudes soient connues de tout le monde. Vous pouvez donc faire attention, lorsque c’est possible et que la sécurité de votre enfant n’est pas compromise, de ne pas partager ses confidences avec sa fratrie, par exemple, ou à des adultes de votre entourage. Toutefois, laissez-vous le droit de ventiler et d’aller chercher du soutien pour vous et pour mieux aider votre jeune. Vous pouvez aussi sensibiliser votre jeune: lorsqu’il a plus de 14 ans, son dossier médical est confidentiel et il peut donc choisir d’aller chercher du soutien sans que vous soyez au courant. Cela pourrait l’inciter à chercher de l’aide de façon autonome si une situation exceptionnelle se présentait.
Questionnez ouvertement
Tentez de partir des forces de votre jeune et de ce qu’il connaît pour le conseiller. Privilégiez les questions ouvertes face à ses problèmes ou à ses inquiétudes: «Qu’as-tu déjà essayé et qui n’a pas fonctionné? Qu’est-ce qui marcherait selon toi? Qu’est-ce qui pourrait t’aider à te sentir mieux dans la situation?» Puis ajoutez des informations à partir de ses réponses. Assurez-vous également de l’accompagner dans sa propre recherche de solutions plutôt que de proposer des conseils tout faits qui pourraient ne pas lui convenir.
Référez-le à d’autres ressources
N’hésitez pas à référer votre jeune à d’autres ressources, en dehors de la cellule familiale, pour qu’il dispose d’un maximum de références qui peuvent lui être utiles. Par exemple, assurez-vous qu’il connaisse les services d’aide psychologique de l’école (éducatrices et éducateurs spécialisés, psychologues scolaires). Vous pouvez aussi lui indiquer des ressources fiables d’informations, comme le site de Tel-jeunes ou les différentes façons de rejoindre Tel-jeunes. Vous pouvez aussi le référer à des membres de la famille élargie avec qui il a un bon lien (p. ex: tante, cousine, ami de la famille!).
Soyez honnête
Ne soyez pas mal à l’aise si vous n’avez pas réponse à ses questions. Les enfants et les ados aiment généralement l’honnêteté et ils perçoivent nos inconforts. L’important est surtout de valider son questionnement, et de l’orienter vers des ressources adaptées. En lui démontrant que vous ne savez pas tout, vous lui montrez qu’i a aussi le droit de ne pas tout savoir!
Informez-le des différentes façons de demander de l’aide
On peut croire à tort que seuls des psychologues peuvent nous aider avec un problème. Mais il existe toutes sortes de façons de nous aider, selon notre situation.
Obtenir de l’aide peut prendre différentes formes et dépend des problèmes et des difficultés de chacun, mais aussi de notre façon d’affronter les difficultés. Certaines personnes vont choisir:
- Les professionnelles et professionnels de la santé psychologique. Il peut s’agir de psychologues, mais aussi d’autres types de professions qui œuvrent autant en privé qu’en milieu communautaire (p. ex: CLSC ou organismes) ou dans les écoles. Il peut s’agir de psychoéducatrices ou psychoéducateurs, de travailleuses sociales ou travailleurs sociaux, de sexologues, d’infirmières ou infirmiers, de criminologues, d’intervenantes ou intervenants en relation d’aide. Toutes les professions ont leur spécialité, mais chacune est généralement en mesure de nous aider ou de nous orienter vers des ressources adaptées à des besoins précis.
- Les médecins de famille, notamment, sont souvent une bonne porte d’entrée pour connaître les services qui s’offrent à nous.
- Des proches dans notre entourage peuvent aussi nous venir en aide, ponctuellement, pour nous écouter et nous soutenir dans le quotidien. Ces personnes de confiance sont les amies et amis, la famille ou les membres de notre communauté auprès de qui nous nous sentons en confiance, qui peuvent nous assurer une certaine confidentialité et qui veulent notre bien! Ces personnes peuvent également jouer un rôle clé quand nous avons simplement besoin de nous changer les idées.
- De s’engager dans une démarche thérapeutique, d’avoir des rendez-vous réguliers et de s’y investir totalement. Ces suivis sont offerts par des professionnelles et professionnels au privé (par l’intermédiaire de l’Ordre des psychologues ou d’un programme d’aide aux employées et employés des milieux de travail). Des suivis psychologiques sont également offerts en CLSC ou dans certains organismes communautaires qui proposent une relation d’aide.
- D’en parler d’abord à des amies ou amis ou à des personnes de confiance, de mettre des mots sur ce qu’elles vivent, et de réévaluer la possibilité d’en parler à des professionnels.
- De privilégier des services de première ligne (comme la LigneParents, par exemple) qui offrent de l’intervention psychosociale ponctuelle pour mieux comprendre leurs besoins et obtenir soutien et accompagnement dans une situation difficile, ici et maintenant.
- De se retourner vers des pairs qui vivent les mêmes difficultés pour s’outiller (p. ex: groupes de soutien sur les réseaux sociaux, groupes de parents des organismes communautaires ou de l’école, etc.).
Il y a toutes sortes de façons de recevoir de l’aide, et c’est en posant des questions et en essayant des choses qu’on trouve le type d’aide qui nous convient.