Mon ado fait son coming out: les attitudes aidantes
Pas toujours évident parent de faire preuve d’ouverture et d’acceptation lorsqu’une situation vous bouleverse. Vous pouvez sentir de l’ambivalence entre l’idée de laisser votre jeune exprimer qui il.elle.iel est, et celle de le.la protéger du jugement des autres.
À retenir
👉 Créez un climat d'ouverture et de dialogue en utilisant un vocabulaire inclusif et en écoutant sans juger.
👉 Soutenez et aimez inconditionnellement votre jeune, en respectant son rythme et son identité.
👉 Questionnez-vous sur vos propres valeurs et stéréotypes liés au genre.
Même pour des parents pour qui l’acceptation de leur enfant tel qu’il est semble évidente, l’adaptation peut être longue et parsemée d’embuches. Ils peuvent ressentir une pression sociale, un souci de faire la bonne chose pour leur enfant, du stress à l’idée que leur enfant soit malheureux, de l’impuissance et de la solitude.
Le soutien des parents est très important pour le bien-être de leur jeune. Il est donc pertinent de réfléchir à nos attentes et aux stéréotypes que nous entretenons. Il est de bon conseil pour notre jeune de démontrer des attitudes favorables à l’égalité des sexes et d’offrir des possibilités variées quant à l’expression de son genre.
🏳️🌈Le soutien parental peut réduire jusqu'à 97% des tentatives de suicide chez les ados LGBTQ+.
Voici quelques attitudes qui peuvent être aidantes
Se questionner sur ses valeurs et ses attitudes par rapport au genre. Par exemple, accepterais-je d’appeler mon enfant par un prénom différent de celui que je lui ai choisi? Accepterais-je de mettre du vernis à ongles à mon garçon? Que dirais-je à ma fille qui veut toujours s’habiller avec les vêtements de son frère? Comment réagirais-je si mon fils me présentait son chum?
Créer un climat d’ouverture dès l’enfance. Sans être homophobe, un parent pourrait tenir des propos hétérosexistes. L’hétérosexisme est le fait de présupposer qu’une personne est hétérosexuelle. Ainsi, sans mauvaises intentions, le parent pourrait demander à sa fille «As-tu un petit chum à l’école?» ou à son garçon «Commences-tu à t’intéresser à des filles?». Or, le vocabulaire que nous choisissons peut faire passer le message à notre jeune qu’il ne répond pas à nos attentes ou qu’il ne cadre pas dans le moule. Le jeune LGBTQ+ pourra interpréter cela comme du rejet de son identité et ce pourrait être plus difficile pour lui de faire son coming out. Nous pouvons alors utiliser un vocabulaire plus ouvert: «Es-tu en amour?», «As-tu quelqu’un dans ta vie?».
Écouter son enfant, l’aimer et le soutenir. Finalement, bien que cela puisse être parfois surprenant ou déstabilisant pour un parent, il est important de croire l’ado LGBTQ+ qui fait son coming out, de ne pas douter d’elle.lui.iel et de lui dire qu’on l’aime en étant accueillant et à l’écoute.
Il est possible que, pour l’ado, son orientation sexuelle ne soit pas encore claire. À cet égard, lui permettre de vivre cette période de questionnements ou de flou identitaire pourrait s’avérer bénéfique. Pour elle.lui.iel, le fait de parler de ses questionnements à son entourage peut l’aider à se définir et à consolider son identité sexuelle.
Respecter le rythme de son.sa jeune. Le coming out, ou les révélations concernant l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle ou l’expression de genre sont des processus très personnels.
C’est la personne qui décide du moment où elle veut dévoiler son orientation sexuelle et à qui elle veut le faire. Il est important de ne pas brusquer notre ado alors qu’elle.il.iel n’est pas encore prêt.e.
Par exemple, même si vous pensez connaître l’orientation sexuelle de votre jeune, il peut être traumatisant pour elle.lui.iel de se faire mettre au pied du mur ou de se faire confronter. Passez plutôt des messages d’ouverture à la discussion et laissez votre ado venir vers vous au moment qui lui semble opportun.
Faites un effort de tolérance et d’acceptation. Et ce, autant face à l’identité de l’enfant que face aux jugements des autres. Au besoin, tournez-vous vers des intervenant.e.s spécialisé.e.s, tels que des psychologues, sexologues, des pédopsychiatres ou des ressources communautaires regroupant des parents qui vivent la même réalité (Jeunes identités créatives, Coalition des familles LGBT) peuvent vous aider si vous en ressentez le besoin.