Que faire si mon ado est violent envers moi?
Vous êtes victimes de violence de la part de votre jeune? Il est tout à fait normal de vous sentir pris dans un cycle duquel vous ne savez pas comment sortir. Sachez tout d'abord que la violence n’est en aucun cas acceptable, et qu'il existe des pistes de solutions.
À retenir
👉 Aucune violence physique ou verbale n'est tolérable.
👉 Il est crucial de fixer des limites claires et de montrer à l'adolescent que ce comportement n'est pas acceptable.
👉 Vous n'êtes pas seul.e. Des ressources existent, n'hésitez pas à demander de l'aide.
La violence (verbale, physique) faite aux parents par leur enfant est un phénomène dont nous n’entendons pas beaucoup parler, mais qui touche malheureusement plusieurs parents. Il n’y a pas un portrait type du parent victime de violence: homme ou femme, en couple ou monoparental, tout parent peut subir un jour la violence d’un.e adolescent.e.
La violence est toujours inacceptable
Malgré tout l’amour que vous portez à votre ado, toute violence physique ou verbale de sa part est inacceptable.
Les choses peuvent commencer par des mots violents, pour escalader en intensité jusqu’à devenir de la violence physique. À ce stade, il y a longtemps que votre jeune a pris du pouvoir sur vous.
Plus que jamais, l’enfant qui a des comportements violents (même si cela ne commence « que par » des mots) a besoin de comprendre à travers vos actions que la violence est inacceptable et le sera toujours.
En ne tolérant pas la violence physique de votre jeune, vous l’aiderez à ne pas être violent ensuite dans la société. Votre NON à la violence est important et structurant pour que votre ado ne ressente pas le besoin d’aller encore plus loin pour trouver la limite.
Quoi faire si mon ado est violent envers moi ou l’autre parent?
Dire NON à cette violence passera par votre posture et vos actions:
Tentez de reprendre le contrôle de la situation en nommant que cette violence n’a pas sa place. Soyez concis.e: lorsque l’ado est violent.e, rien ne sert d’essayer de le.la raisonner.
Ne vous isolez pas: voyez qui peut vous soutenir - dans les moments de crise mais aussi en dehors - afin de ne pas rester seul.e dans cette situation.
Se retirer et se mettre dans un autre endroit pour assurer sa protection est aussi une façon de reprendre le contrôle.
Si la situation dure depuis longtemps, que la violence verbale augmente toujours plus et que vos interventions ne semblent pas avoir d’effets, prenez cela au sérieux. En composant le 811 option 2 (info social du CLSC), vous pourrez obtenir une aide d’urgence de la part de professionnel.le.s en intervention sociale.
Enfin, nous vous rappelons que, même si cela semble difficile, vous pouvez appeler le 911 ou la police si votre jeune vous menace ou vous frappe réellement – vous, mais aussi une autre personne, ou encore des objets. Si votre ado a moins de 18 ans, la DPJ peut également être une ressource dans ce type de situation.
Si le jeune est majeur, vous pouvez lui dire qu’en choisissant la violence, il.elle devra aller vivre ailleurs. Dans ce dernier cas, il faudra s’assurer d’établir un filet de sécurité avant de procéder: mettre la police au courant, avoir un.e autre adulte avec vous lorsqu’il.elle procède, changer les serrures, avoir les coordonnées de centres d’hébergement pour jeunes, etc.
Gérer ses émotions en tant que parent
Les parents qui nous contactent pour des situations de violence à leur égard ressentent souvent de l’impuissance, de la honte, de la culpabilité. Ils et elles regrettent de ne pas avoir mis de limites à leur enfant plus tôt, de ne pas avoir fait ceci, ou cela, ou au contraire d’en avoir trop fait.
Mais on ne peut pas savoir que son enfant deviendra violent. En tant que parent, vous faites tout votre possible pour bien vous en occuper : ne vous sentez pas coupable de son comportement, vous ne l’avez pas choisi.
Quand notre jeune devient violent, la culpabilité peut nous amener sur un terrain glissant : dans la peur d’une éventuelle explosion, on peut se montrer plus permissif.ive, ou encore commencer à marcher sur des œufs, ce qui génère beaucoup de stress. C’est normal de vouloir éviter à son enfant de vivre des émotions comme la tristesse, la colère ou la déception. Mais n’oubliez pas que c’est en vivant ces émotions qu’on apprend à les gérer : c’est aussi le cas pour votre ado.
Si vous vivez une situation de violence, n’hésitez pas à communiquer avec un.e intervenant.e de Tel-jeunes.
Ce n’est vraiment pas facile de passer à l’action quand nous voulons dire non à la violence de notre jeune. Il faut beaucoup de courage, non seulement pour affronter son enfant, mais aussi parce que cette situation nous fait vivre beaucoup d’émotions contradictoires. Vous l’aimez, mais vous ne voulez plus accepter l’inacceptable. Contactez-nous : nous sommes là pour vous accompagner.