Comment aider mon ami.e qui a des idées suicidaires?
Si tu as un.e ami.e qui a des idées suicidaires, ça peut être difficile de savoir par où commencer pour lui venir en aide. Tu trouveras ici des ressources utiles pour le ou la soutenir et des informations pour t’aider à démêler les mythes qui entourent le suicide.
D’abord, écoute sa souffrance. Rassure-le.la en lui disant que tu es là et que tu n’en parleras pas à n’importe qui. Propose-lui toutefois d’inclure une troisième personne (un adulte) dans votre cercle de confidentialité. Tu peux l’aider à choisir cet adulte de confiance: un parent, un.e enseignant.e, un.e professionnel.le du CLSC, un·e intervenant·e de la maison des jeunes ou un.e conseiller.ère de Tel-jeunes. Cet adulte apportera à ton ami.e une autre vision de sa situation, en plus d’être formé.e pour bien l’aider.
Le meilleur moyen d’aider ton ami.e ensuite est de reprendre vos activités habituelles, tout en continuant de l’encourager et de lui montrer que tu l’apprécies.
Une personne qui pense au suicide envoie-t-elle des signaux?
Oui, mais ses signaux sont parfois difficiles à capter, surtout s’ils sont sous-entendus. Sois attentif à ce genre de paroles: vous serez mieux sans moi, j’ai peur de ce que je pourrais faire, je n’en peux plus…
Il y a aussi des actions qui peuvent t’indiquer que quelque chose ne va pas. Ton ami.e donne peut-être des objets auxquels il.elle tient, s’isole, montre un nouvel intérêt pour les armes à feu ou les médicaments, ne s’intéresse plus à rien, est irritable, prend des risques étranges…
Si tu as des inquiétudes par rapport à ce que tu vois ou entends, n’hésite pas à poser la question directement à ton ami.e. Tu l’aideras beaucoup en faisant les premiers pas vers les confidences.
Mon ami.e ne veut pas voir un professionnel: que faire?
Il a probablement besoin d’être rassuré que tu ne l’abandonnes pas en le dirigeant vers un.e adulte. Tu peux lui dire: «Je comprends que tu ne veuilles pas en parler, mais ton secret est trop important pour qu’on reste seul sans aide» ou «Je ne te laisse pas tomber, je reste là pour toi, mais on a besoin d’un coup de main». Tu peux aussi lui rappeler les faits que tu as observés chez lui.elle et parler de ton inquiétude, s’il.elle banalise sa situation.
S’il.elle refuse toujours de contacter un adulte de confiance, tu dois le faire toi-même. C’est plate, mais un.e ami.e en sécurité, c’est plus important qu’un.e ami.e temporairement fâché.e.
Le savais-tu? 5 mythes sur le suicide
Parler du suicide à mon ami.e peut le faire passer à l’acte
Ce n’est pas en entendant parler d’idées suicidaires qu’on s’en inspire! Si tu partages à ton ami.e de tes craintes face à ses tendances suicidaires, tu ouvres plutôt la porte à la discussion pour qu’il.elle puisse t’exprimer sa souffrance. Ton ami.e va sentir que tu l’acceptes comme il.elle est, et il.elle sera enfin sorti.e de son isolement. Attention: ce n’est pas parce que ton ami.e en parle que ce n’est plus grave, ou que c’est réglé.
Avoir des idées suicidaires, c’est vouloir mourir
Quelqu’un qui a des idées suicidaires ne souhaite pas réellement arrêter de vivre: il veut arrêter de souffrir, et il a l’impression d’avoir déjà tout tenté pour aller mieux, sans succès. Le suicide lui semble alors être la seule option pour arrêter d’avoir mal. Ton ami.e ne veut pas mourir, il.elle ne veut juste plus vivre comme ça... C’est plus facile d’aider quand on comprend cette différence.
C’est juste pour attirer l’attention
Le suicide, c’est complexe. Alors, on ne sait jamais tout ce qui se cache derrière une confidence. Certaines personnes en parlent facilement, d’autres sont plus discrètes, mais toutes les idées suicidaires doivent être prises au sérieux. Si tu penses qu’une personne en parle juste pour attirer l’attention, prends-la quand même au sérieux. Le recours à la manipulation est aussi un signe de détresse: ton ami.e a besoin d’aide.
Le suicide est un choix
Personne ne se suicide par choix. Au contraire, les idées suicidaires sont une réaction à la perception qu'on manque de choix. La personne suicidaire perçoit sa vie comme insupportable, elle a atteint sa limite de tolérance face à la souffrance et elle ne voit pas d’autre façon d’arrêter de souffrir.
Le suicide est une solution
La personne qui présente des idées suicidaires a essayé toutes les stratégies qu’elle connaît pour diminuer sa souffrance, mais sans succès. Elle peut alors vivre un sentiment de désespoir et de découragement, ce qui l’amène à penser au suicide.
Il.elle devient «aveuglé.e» par ses difficultés. Elle a l’impression de ne plus avoir de solutions pour apaiser sa souffrance, qui est devenue intolérable.
En demandant de l’aide, la personne présentant des idées suicidaires pourra entrevoir ses difficultés sous un angle différent et identifier les autres solutions qui s’offrent à elle.