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Orientations sexuelles et identités de genre

4 composantes pour parler d’identité

Voici 4 concepts aidants pour parler d’orientations sexuelles et d’identités de genres. Chaque composante est un continuum plutôt qu’un concept binaire (je suis soit l'un, soit l'autre). Comme chaque concept est indépendant, on peut se situer à différents endroits sur chacun des axes (je suis un peu comme ceci, et un peu comme ça) comme on peut ne pas s’y retrouver du tout. C’est pourquoi il y a une multitude de manières de se définir.

Savais-tu que ton positionnement sur un ou plusieurs de ces continuums peuvent changer dans le temps? L’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre peuvent être fluides. Comme les autres sphères de ton identité, ils peuvent changer, évoluer au cours de ta vie. C’est aussi possible que ces aspects restent stables pour toi. 

C’est donc tout à fait humain de se poser des questions, de ne pas savoir ou de refuser de s’apposer une étiquette.

L'orientation sexuelle

C’est l’attirance sexuelle qu’on ressent envers certaines personnes. Ce n’est pas un choix, mais bien quelque chose qu’on ressent et qui est personnel. Dans le langage populaire, on utilise souvent ce terme pour parler aussi de l'attirance romantique ou amoureuse. Dans les faits, ce sont deux types d’attirance distincts qui peuvent être concordants (par exemple, un garçon qui a une attirance sexuelle et romantique pour les garçons) ou différents (par exemple, un garçon qui a une attirance romantique pour les garçons, mais pas d’attirance sexuelle). 

C’est aussi possible de ne pas ressentir d’attirance sexuelle et/ou romantique, ou très peu. On parle alors d’asexualité et/ou d’aromantisme. Pour en savoir plus sur les orientations sexuelles et romantiques, rends-toi ici

 

L'identité de genre

C’est l’expérience intime et personnelle de se sentir comme homme, comme femme, de s’identifier à ces deux genres, à aucun genre ou à un autre genre (Interligne, 2021). Ton identité de genre peut être différente ou non de ton sexe biologique ou de ton expression de genre. Comme cela renvoie à comment tu te sens en dedans de toi, personne ne peut remettre en question ton genre. 

Pour en savoir plus sur les identités de genre, rends-toi ici.

 

Le sexe biologique

Le sexe biologique correspond aux caractéristiques biologiques (comme la pilosité, la silhouette, les hormones, les organes génitaux) d’une personne. Certaines personnes ont des caractéristiques sexuelles des deux sexes : on dit alors qu’elles sont des personnes intersexes. Le sexe est assigné à la naissance, puisque ce sont les professionnel·le·s de la santé qui, à la naissance, le déterminent en examinant les organes génitaux. Dans les faits, le sexe peut être différent du genre (par exemple, tu as été assigné fille quand tu es né, mais tu t'identifies comme un garçon)  et de l’expression de genre.  

 

L'expression de genre

L’expression de genre réfère aux codes (comme l’habillement, la coiffure, le maquillage, le langage corporel, etc.) qui sont utilisés dans notre société pour exprimer un genre. Tu peux exprimer ton genre selon ce qui est considéré comme étant masculin ou féminin dans notre société, mais tu peux aussi sortir de ces cases pour te présenter selon ce que toi tu aimes. Important : l’expression de genre ne reflète pas nécessairement l’identité de genre d’une personne ni son orientation sexuelle! Un garçon peut se sentir garçon et tout de même emprunter un élément qu’on associe socialement au genre féminin (porter du vernis à ongles, par exemple), parce qu’il en a envie. C’est pourquoi c’est important d’éviter d’assumer le genre ou les préférences des autres sur la base de leur apparence. 

Quelques définitions utiles

Normes sociales de genre

Les normes sociales de genre sont un ensemble de rôles, de préférences, d’activités et de comportements qui sont socialement associés à la féminité et à la masculinité. Dire que, contrairement aux filles, les garçons ne pleurent pas est un exemple. Une personne qui ne correspond pas à ces normes peut vivre de la stigmatisation.

Hétéronormativité

L’hétéronormativité, c’est prendre pour acquis que l’hétérosexualité est la norme. Le fait que l’on considère qu’une personne non hétérosexuelle doit « dévoiler » (faire son coming out) son orientation sexuelle est un bon exemple. C’est aussi ce qui fait qu’on peut prendre pour acquis qu’une personne est hétérosexuelle (en faisant référence au chum ou à la blonde d’une personne, par exemple).

Cisnormativité

C'est considérer le fait d’être cisgenre (avoir un sexe biologique qui correspond à notre identité de genre) comme la norme. Ça peut nous amener à prendre pour acquis que quelqu'un est forcément cisgenre et d’assumer son genre, en se basant sur ce qu’on perçoit de lui ou elle. Demander aux autres le ou les pronoms à utiliser pour les identifier (il, elle, iel...) et utiliser des appellations neutres (des « personnes » ou des « gens », par exemple) peuvent être de bonnes options pour être plus inclusif·ive·s.

Société cishétéronormative

Être dans une société cishétéronormative, c’est ce qui fait que tu peux avoir l’impression qu’être cisgenre et hétérosexuel·le sont les seules options possibles ou valables. Quand on s’identifie autrement, on peut sentir qu’on manque de modèle, que les autres ne comprennent pas ou nient qui on est, ce qu’on ressent ou ce qu’on vit. Pourtant, tout le monde a le droit d’exister, d’être accepté·e et de se sentir en sécurité. C’est une idée qui est à défaire pour vivre dans une société plus inclusive.

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Des réponses à des questions fréquentes

Qu’est-ce que ça veut dire, LGBTQQIP2SAA?
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C’est un acronyme qui signifie lesbienne, gai, bisexuel·le, trans, queer, en questionnement, intersexe, pansexuel·le, two-spirit, asexuel·le·s et allié·e·s. Ce sont des étiquettes qui peuvent être utilisées par les personnes de la diversité sexuelle et de genre pour se définir. Pour en savoir plus, tu peux consulter nos sections sur les orientations sexuelles et les identités de genre.

Comment être certain·e de son orientation sexuelle?
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À l’adolescence, plusieurs jeunes se posent des questions sur leur orientation sexuelle, et c’est tout à fait normal. C’est une période de découvertes et d’expériences qui peut t’aider à préciser tes attirances amoureuses et sexuelles, mais tu as aussi le droit d’avoir besoin de temps pour continuer à explorer ou de simplement ne pas avoir envie de te mettre une étiquette pour le moment. Tes fantasmes sexuels, l’attirance que tu éprouves pour certaines personnes et les expériences que tu as vécues ou que tu souhaiterais vivre peuvent t’aider à définir ton orientation sexuelle, mais la façon dont on s’identifie ne repose pas toujours sur ces facteurs. Pour certaines personnes, l'orientation sexuelle est plus fixe et leur apparait plus claire. Pour d'autres, le désir peut changer ou évoluer dans le temps. Au final, c'est toi qui décide l'identité avec laquelle tu te sens le plus à l'aise.

Est-ce vrai que je ne peux pas savoir si je ne l’ai pas essayé?
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Tes expériences peuvent t’aider à cerner tes attirances, mais elles ne définissent pas nécessairement ton orientation sexuelle. Par exemple, tu peux t’identifier comme une personne bisexuelle même si tu n’as pas eu d’expérience avec une personne du même sexe que toi. La preuve, c’est qu’on ne dirait pas qu’une personne doit vivre des expériences avec une personne du sexe opposé pour savoir qu’elle est hétérosexuelle. L’exploration est saine, sans être une obligation.

Je n’ai jamais ressenti d’attirance, c’est normal?
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Oui. Même si tu peux avoir l’impression que tout le monde autour de toi en ressent, sache qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais moment pour vivre de l’attirance. Ça peut se présenter plus tôt dans la vie comme ça peut prendre plus de temps. C’est possible que tu n’aies pas rencontré une personne qui t’intéresse pour le moment ou que tu ne sois simplement pas rendu·e là. Il y a aussi des personnes qui ne ressentent jamais ou peu d’attirance.

Est-ce que je dois absolument faire mon coming out?
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Tes préférences et ton identité ne regardent que toi. Tu peux choisir de ne pas en parler ou d’en parler lorsque tu te sentiras prêt·e. Tu devrais le faire parce que tu le souhaites, et non parce que tu ressens une quelconque pression à le faire. Pour aider ta réflexion, tu peux te demander pour quelle(s) raison(s) tu souhaiterais faire un coming out et si tu te sens capable ou disposé·e présentement de faire face aux possibles réactions émotives de ton entourage (par exemple, si tes parents ne l’acceptent pas). Commencer par parler à une personne qui pourra t'écouter sans te juger (comme un·e ami·e, une personne qui vit des choses similaires ou Tel-jeunes, par exemple) peut être une première expérience sécurisante et positive qui te mettra davantage en confiance pour la suite.

J’ai peur d’annoncer mon orientation sexuelle et/ou mon identité de genre à mes parents
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C’est normal que penser à cette annonce puisse être épeurant pour toi. En parler, ça peut être très libérateur et positif pour certaines personnes, et plus difficile pour d’autres. L’important, c’est de le faire seulement si tu te sens prêt·e. Pour faciliter la discussion, tu peux choisir un moment où tes parents sont disponibles pour t’écouter et un endroit propice à la discussion et à l’intimité. Si tu préfères, tu peux aussi leur exprimer ce que tu vis par écrit. C’est aussi possible que tu sentes qu’il n’y a jamais de « bon moment » pour le faire, mais tu as tout de même le droit d’exprimer qui tu es. Il se peut que cette annonce soit difficile à accepter et que tes parents aient besoin de temps pour absorber la nouvelle. Rappelle-toi que tu n’as aucun contrôle sur la façon dont les gens réagissent, mais que tu as toujours droit au respect. Si cette discussion ne se passe pas comme tu l’aurais souhaité, n’hésites pas à te tourner vers les personnes acceptantes et non jugeantes autour de toi (Tel-jeunes, des ami·e·s ou des proches qui sont déjà au courant) qui t’aideront à te rappeler que tu n’as pas à te sentir coupable d’être qui tu es.  Si tu crains vraiment la réaction de tes parents, il peut aussi être sécurisant de prévoir un plan de sécurité. Par exemple, pourrais-tu te rendre chez un·e ami·e si les choses ne se passent pas comme tu le souhaites? En parler avec cette personne de confiance pourrait être une bonne idée.