Parents d’ados: vos questions les plus fréquentes

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S’il est un point commun aux parents d’ados dans le monde entier, c’est bien le fait de se poser des questions – du matin au soir, voire la nuit. Que fait-elle enfermée dans sa chambre? Pourquoi a-t-il le nez constamment sur son cell? Que trouve-t-il de si intéressant chez cet ami que moi, je n’aime pas trop? Ça vous parle?

Chez Tel-jeunes Parents, nous recevons des questions de ce type plusieurs fois par jour, tous les jours. Par appel ou par clavardage, avant le départ pour l’école ou une fois le reste de la famille couchée, les parents nous contactent pour discuter de leur adolescent.e, cette personne qu’ils pensaient si bien connaître il y a encore quelques années, voire quelques mois.

 

Si chaque ado, chaque parent et chaque contexte sont évidemment uniques, il n’en reste pas moins que certaines questions se ressemblent : nous les avons regroupées pour vous en grande catégories, en espérant que cela vous rassurera sur vos propres interrogations!

 

La catégorie « Comment », ou la quête de la parentalité parfaite

 

Parmi les questions les plus posées à l’équipe d’intervention de Tel-jeunes Parents, on retrouve toutes les questions commençant par « Comment », comme :

 

  • Comment trouver les mots pour aborder un sujet sensible ou difficile avec mon ado?

  • Comment l’accompagner adéquatement dans ce qu’il ou elle traverse?

  • Comment faire pour le ou la convaincre de se confier?

 

Si ces questions peuvent partir d’une certaine incompréhension de ce que l’ado vit, elles prouvent aussi la volonté du parent à agir pour le bien de son enfant. L’objectif est donc de garder cet état d’esprit, mais d’accepter que son ado veuille tester différentes choses de son côté, pour découvrir ses propres limites. Cela fait partie intégrante de son développement et doit être respecté.

 

Pour l’équipe de Tel-jeunes, les parents qui la contactent gagneraient à se ramener à leur rôle: soutenir, accompagner, encourager, mais aussi encadrer et outiller le jeune pour qu’il ou elle devienne une personne à part entière, dotée d’un sens critique et de valeurs – et non une copie de son parent. Il s’agit également de maintenir le lien avec son enfant, quoiqu’il arrive : en gardant le dialogue ouvert, en se montrant disponible et à l’écoute, en n’invalidant pas ce que l’ado est en train de vivre.

 

En sachant où vous trouver et en n’ayant pas peur de vous exprimer ce qu’il ou elle ressent, votre ado aura davantage le réflexe de se tourner vers vous en cas de besoin – et même si ce besoin se fait sentir dans plusieurs mois. Ne forcez pas les choses, mais ne baissez pas les bras. Et surtout, donnez-vous le droit à l’erreur!  

 

La catégorie « Pourquoi », ou l’étonnement perpétuel

 

  • Pourquoi mon ado passe sa vie dans sa chambre?

  • Pourquoi il ne veut plus faire d’activité avec moi?

  • Pourquoi a-t-elle volé un chandail alors que je lui achète tout ce qu’elle veut?

  • Pourquoi il n’étudie plus à l’école?

 

La liste pourrait être très longue, car les ados excellent dans l’art de faire des choses incompréhensibles pour leurs parents. Le point commun aux questions de cette catégorie réside dans l’ironie de la réponse : si votre ado agit ainsi, c’est parce que c’est un.e ado. Face à cette réalité incroyablement simple, il se peut que vous vous sentiez démuni.e, que vous ayez l’impression que vos conseils si bienveillants entrent dans l’oreille de votre ado pour ressortir par l’autre.

 

C’est fort compréhensible, mais sachez que cela ne signifie pas que votre enfant n’a plus besoin de vous, ou que votre présence ne compte plus; comme mentionné plus haut: c’est simplement un.e ado.  

 

Bon. Maintenant que la table est mise, ce n’est pas le temps d’être défaitiste. Tentez de faire un peu d’introspection, de vous rappeler l’ado que vous étiez : comment auriez-vous aimé vous faire parler, prévenir, conseiller, orienter?

 

Pour comprendre pourquoi votre ado agit de telle ou telle façon, il est également essentiel de comprendre les étapes de son développement. L’adolescence est une période d’entre-deux où tout change et où l’on se construit en temps réel, sans filet ni mode d’emploi. Les erreurs font inévitablement partie du programme, car ce sont elles qui permettent de grandir, de tirer des leçons, d’apprendre.

 

Ici encore il s’agit de se rappeler du rôle que l’on joue en tant que parent dans cette construction identitaire (outiller, cadrer, guider) et surtout de maintenir le lien avec son enfant, beau temps mauvais temps. Que vous interdisiez à votre ado de faire quelque chose ne l’empêchera pas de le faire, mais vous pouvez décider de la posture que vous souhaitez prendre, et de la stratégie de communication à adopter pour renforcer ce lien, au lieu de l’effriter.

 

La catégorie « Qu’est-ce que », ou la culpabilité non dissimulée

 

Chez Tel-jeunes Parents, on note que de nombreuses personnes s’interrogent sur leur responsabilité face à ce que traverse leur jeune :

 

  • Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il me parle de même?

  • Qu’est-ce que j’ai raté dans son éducation pour qu’elle ait pris cette photo d’elle dénudée?

  • Qu’est-ce que j’ai dit qu’il ne fallait pas?

 

Lisez cette phrase à haute voix : l’heure est venue d’envoyer cette bonne vieille culpabilité de côté. Ce n’est rien de personnel. Encore une fois : votre ado est simplement un.e ado. Qui ne pense pas à vous en vivant ses premières expériences, mais qui vit sa vie, expérimente et découvre.

 

En tant que parent, vous serez toujours en droit de mettre les règles et les limites qui sont importantes pour vous, et votre ado pourra toujours y réagir. Mais une chose est sûre: il ou elle a besoin d’être entendu.e, car ce qu’il ou elle vit est la seule chose qui compte présentement. Il est alors important de mettre de côté son cerveau rationnel d’adulte et d’accueillir son cerveau d’ado avec bienveillance et ouverture.  

 

Ainsi, s’il n’existe pas de réponse générique aux différentes questions que se posent les parents, quelques astuces permettent de faire redescendre la pression de la parentalité parfaite (qui n’existe pas, au passage, donc vous pouvez respirer) ou la culpabilité. Vous vous interrogez, vous voulez le mieux pour votre ado : c’est ça, l’amour, et c’est la meilleure base qui soit.